Une réflexion, à chaud...

Et aussi pour apporter mon soutien à l'analyse du chasseur d'Orthez, sur ce même site hier 14 nov 2009, et adhérer complètement à ses préconisations.
Il s'agit bien sûr de l'influence des réserves sur la migration des palombes, qui n'atteignent les Pyrénées, passé le premier pic migratoire, que par un seul couloir, de plus en plus étroit et selon un axe qui ne dévie guère année après année, une trajectoire « les Landes et Gers, Orthez, Urrugne »...
Si nous essayons d'analyser le bien fondé de ces "dortoirs", à qui profitent-ils ?
- aux palombes ? peut-être un peu au mois d'octobre, mais elles le paient tout l'hiver, chaque fois qu'elles s'écartent un peu trop des zones "protégées". Et puis elles doivent y perdre un peu le leur instinct sauvage, on les loge, on les nourrit...
- aux chasseurs ? je ne crois pas, il y en a de plusieurs catégories :
- ceux qui sont en bordure de réserve au mois d'octobre : selon quelques échos, leurs prises sont au plus bas, ils en voient beaucoup ''naviguer'' dans tous les sens mais les palombes se posent peu, ou pas.
- ceux qui sont sous le couloir « Landes et Gers, Orthez, Urrugne » : ils en voient des milliers les matinées ou elles tentent de partir, mais la pose est très difficile et rare.
- ceux qui chassent l'hiver près des réserves, ils en prennent je crois quelques unes, mais l'esprit de la chasse traditionnelle s'éloigne un peu, sans doute.
- ceux qui chassent dans le piémont pyrénéen (j'en fais partie), et dans les Pyrénées, ceux là ne voient plus de passage. Quelques rares volées en début de mois (avant que les réserves soient habitées) et après plus rien, sauf exceptionnellement une ou deux volées le matin, qui se sont écartées du couloir, et qui ne posent pas.
On sera ou pas d'accord avec cette théorie, mais les comptages nous confortent dans notre raisonnement, à Iraty (La Mecque de la palombe) on ne compte plus officiellement, sauf quelques chasseurs qui en dénombrent quelques milliers (10 ou 20). Les comptages de l'ouest du département récapitulent les palombes qui empruntent le couloir, environ 1.3 millions d'oiseaux à ce jour, en vols d'environ 3000 le 27 octobre 2009 (498000 en 159 vols)... D'ailleurs on ne compte plus le nombre de vols, peut-être une revendication aboutie des techniciens du Gifs, si c'est ça c'est heureux, c'est que le dialogue social passe, sinon cet artifice ne suffit pas à masquer la réalité de la migration qui ne se fait plus normalement près des Pyrénées.
Hier, deux chasseurs du sud Gironde nous ont fait (sur ce site) un petit bilan de leur saison, pour l’un 300 vols à portée, pour l’autre 500 avec en moyenne 50 oiseaux par vol ! c’est ce type de passage que nous avions ici, il y a deux ou trois décennies.
Je suis sans doute partisan, parce que passionné, mais bon, les faits sont là. Est-il illusoire de penser que cette situation peut évoluer, peut-être pas si nous étions très nombreux à partager ce sentiment pour l’expliquer et convaincre quelques décideurs.
Merci de m’avoir lu.
Adischatz.