Un tsunami matinal aussi rapide que le passage d'un petit Robert Desbrosse chambré à 3 degrés Celsius dans nos gosiers encore givrés. On en reprendrai quand même..... Mais au final, on reste toujours sur notre faim…. Un goût d’inachevé en quelque sorte. Que doit on penser de tout ça? De ces passages matinaux et retours ritualisés dans les versants est….Se mettre en première ligne?….Bref, les jours à venir seront décisifs….
Et puis, un après-midi à regarder le derby des amis ennemis du dimanche avec distribution des châtaignes en prime, ce qui était sûrement plus lucratif que de se mettre en léthargie devant des cieux impénétrables et moroses.
Et voilà, il est temps pour moi de poser ma plume à encre bleue pour retourner à ce que l’on appelle la vraie vie, et laisser Gaulois, Seigneurs, nobles et la communauté religieuse de Casamont sonner au bois et résonner musettes..... 

Par toutatis, que faire face à ce plafond prêt à tomber sur nos têtes…..Heureusement il y avait portes ouvertes au monastère avec visite guidée, de la crypte à l’autel où est célébré le saint sacrifice. Certains, mêmes, étaient encore en prière dans le cloître…
Il y a eut aussi la visite du domaine du marquis où toute sa cour nous ont accueilli royalement en tenue d’aristocrate camouflé.
Ce ciel ténébreux et moqueur nous aura nargué jusqu’à la fin de notre périple avant même le commencement… Mais à quand le commencement, j’espère avant la fermeture annuelle des portes du tabernacle…. Dépêchez vous….. 

Mon Père,
Veuillez pardonner nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés…. Oui nous avons pêché, mais par omission….. Est vraiment un péché mon Père...
Ce vin pur, auquel nous n’avons pu résister n’était qu’offrandes à notre Vicaire. Quel manquement d’obéissance et de volonté de notre part, pardonnez nous mon Père…. O mon Père qui donnez la pâture à tous ces oiseaux…., bénissez nos maigres repas…. et notre petit vin de dur labeur gersois.
Nous aurons toutefois une pensée pour vous lorsque nous descendrons avec amour, dans nos calices culottés, un petit La tour Calon 98, béni par notre vicaire pour l’eucharistie du grand jour… Père, je peux comprendre votre envie de grandeur en élargissant votre diocèse et en occupant certaines circonscriptions territoriales Gersoises mais cela n’est-il pas aussi péché? La gourmandise mon Père….mais avec parcimonie, croyez moi, vous serez pardonné…... Soyez rassuré, votre évêque n’en sera rien…..
Bénissez nous mon Père, nous et ces belles que nous allons poser…dans nos rêves ce soir…..et faites nous la grâce d’en bien user.
Allez dans la paix mon Père 

Si hier c’était la journée de la gentillesse aujourd’hui c’était la journée de la tristesse…
Tout pouvait laisser croire à un grand départ ce matin vers les chênes lièges au soleil mais la réalité nous rattrapait très vite…… Après les promeneuses journalières une fois de plus du côté droit, le ciel ne laissait place qu’aux petits oiseaux qui eux avaient trouvés la voie royale des sommets déjà enneigés.
Sur la digestion, débandade générale, tout le mode quitte le tabernacle, démobilisation totale….. est ce le vent qui nous a rendu fou hier, ou ce passage, enfin si on peut appeler cela un passage……Ah! Au fait,….Notre Nostradamus palombus aurait il sa boule de cristal déréglée….
Que nous réserve demain, si ce n’est l’espoir d’un jour nouveau. 

Si la noblesse avait déserté aujourd’hui, nous nous étions là, car comme dit le patriarche « la pluie du matin n’arrête pas le pèlerin ». D’autres s’en souviennent encore et appliquent le dicton à la lettre…
Mais le vent l’emporta ou plutôt les emporta car comme dit Sénèque, il n’est pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va. Elles, elles le savent…
Bref, c’est après quelques goulées de Grand Merrain que notre ami le vicaire, descendu de Sainte Quiterie avec son goupillon pour exhorsiser notre tuc endiablé par je ne sais quel sort, qu’il confirma les pronostics de Nostradamus de la Cassagne pour ce week-end….
Cet homme pieux, proche du seigneur et porteur de la bonne parole, nous récita quelques versets biblique, puis le psaume selon Saint Jean…Claude….. avant de repartir où se repentir vers d’autres chapelles, villages et domaines…
Que Dieu vous bénisse dit t’il en descendant l’escalier classé à l’Unesco…
Que sa parole soit exhaussée…. 

7h30 sonnant, le petit moine rentrait en prière dans la crypte avec son sacristain et l’enfant de coeur pour la première messe de la journée à l’abri du vent et averses. Prières exhaussées elles apparurent en nombres innombrables…. Ballottées et dansantes avec Eole en pleine puissance, elles se sont amusées avec nous jusqu’à l’heure de la bénédiction du repas. En attendant les vêpres, nous n’avions plus qu’à rentrer en méditation et prier....
Les crépusculeux attendirent la passe traditionnelle de 16h30 pour remplir musette....
Bref, en ce jour de fête de tous les saints nous ne pouvions faire autrement que d’avoir une pensée pour tous les tucoliens qui nous ont quittés il y a déjà une petite décennie dont les histoires planes toujours et encore autour de nos têtes. Ces engeulades amicales pour s’être garé de bais, ce fameux Escartefigue que tout le monde connaît…., ces prises exagérées les dimanches après-midi au stade…. Sans compter les 412 sur un fil….
Et puis ces rouquets à la pointe qui ont été graciés….. après une dernière visée tremblotante à la troisième pose… Et ces approches en binôme comme deux snipers….. De quoi à faire un roman aux éditions chasse et passion.
Demain, repos de la plume… 

Déjà aux portes d’Halloween, et les perspectives d’un passage comme on l'aime s’évaporent au fil du temps….
Une fois de plus, ces dames ont décidées de visiter les versants est et ouest de Casamont, et délaisser le haut du plateau… ce qui régale encore tous ces chasseurs du soir….
Que pouvons nous faire, si ce n'est écouter les grondements des canons du voisinage…. alors qu’elles frôlent nos branches prêtent à se donner en pâture… et ça recommence, encore et encore… Maudit soient ils...
Mais hier, lors d’une séance de spiritisme collective, Nostradamus de La Cassagne nous a prédit la grande fête pour jeudi et vendredi portée par un vent du nord....
Verra qui y sera. 

Circulation dense ce matin en haut de côte avant de tourner au 2 chemin de la Tucole…. Pas d’énervement ni klaxoon tout ce passa dans le calme comme le lever du jour…..
C’est lors d’une visite de courtoisie du marquis alors que nous échangeâmes quelques récits philosophiques…. que tout commença. Comme une tornade, vent et palombes firent une apparition éclair avant de disparaître comme un mirage dans le désert….
Et voilà, nous comprenons maintenant pourquoi les mouches ont changé d’âne….c’est ce fameux nouveau guignol….cette marionnette funambule qui hante le voisinage des pentes.
Mais pourquoi ce nom Guignol? À qui veulent t’ils rendre hommage, proclamer hautement ses valeurs et mérites… ?Ce ne sera qu’en se rendant en haut du fief qu’il administre que le secret pourra être percé…. Ah! ce guignol, il fait parler de lui.... 

Au menu du jour, nuages couleur âne du Berry saupoudrés d’une fine couche d’eau bénite….
Tout cela agrémenté par trois bons gros morceaux de cochon de l’Aveyron choisis avec amour….en s’imprégnant les muqueuses de la bouche de ce tanin rouge et pur médicamenteux pour s’éclaircir la vue. Mais en vain, rien à l’horizon.
Le dessert n’était autre qu’une forêt noire sur un lit de feuilles dorées pigmentées de quelques glands véreux… pour une digestion bien méritée sur ce grand fauteuil au coin du feu… à l’heure des feux de l’amour…
Mais bon, espérons que demain soit jour de festin pour assouvir cette passion viscérale qui est de voir ces beaux oiseaux bleus voler et venir envahir nos quercus encore verts et feuillus….. 

La nuit avait du mal à s’en aller que nous montions déjà les marches de notre tabernacle phares allumés….
L’espoir revigorait les adducteurs fragiles du patriarche qui les arpentait deux à deux sur les conseils du Kiné…….
Mais l’espoir était bien éphémère si ce n'est un temps rêvé pour des congés ensoleillés et reposants…Quel est donc ce passage bizarroïde conçu de vagues matinales et d’un calme plat dès la digestion…. C'est de la roupie de sansonnet…..
Faute de confinement pour braver l'interdit…., seuls les addicts ont attendus l’arrivée des renards, belettes et genettes pour vendanger les dernières grappes…. avant de rentrer dans leurs tanières.
Vade retro satanas. seigneurs, marquis, moines et gaulois. Que d'illusions envolées...
Faut il croire que ce bûcher pour sacrifices conçu par ces survivalistes illuminés du cervelet ne soit autre qu’un totem voire être mythique de cette tribu inconnue maudissant notre petit tuc….ce porte guigne doit il être exorcisé avec le goupillon laissé à demeure par nôtre Père…. 

Les chouettes et hiboux n’étaient pas encore partis se coucher que notre vicaire baignait au milieu de ces nuages…. Ennemis redoutés et sataniques octobral.
Père Jojo, dans un de ses nombreux sermons dont on se délecte chaque soir, reprenait la parole de notre seigneur et disait: Que la lumière soit
Et la lumière fut….
Le tout puissant ouvra le ciel au dessus de notre modeste tabernacle pour nous porter moultes offrandes ce matin et punissa tous ceux qui ont péchés.
Et puis, entre deux Lillet, le calme envahissait la forêt bercée par cette douce brise qui poussait les feuilles roussies pour épaissir le tapis glands.
C’était le glas final de ce jour de grâce qui donne l’espoir de jours meilleurs… 

Jadis, il y a quelques millénaires, il existait un souterrain reliant le confessionnal de Notre Dame du Mont Carmel au bois domanial, mais à quoi servait il?… C’était peut être le passage secret pour que les Moujiks puissent porter aux seigneurs, Marquis et Châtelaines mets et breuvages pour festoyer à gogo…. Que faire aujourd’hui si ce n’était de finir ce rôti arrivé encore congelé dans le cloitre la veille…. et de délecter ce nectar de gentiane à l’heure ou le soleil poussait la grisaille. C’est au moment des vêpres que nous rentriames notre personnel travaillant et que nos chariottes rentraient à demeures. Maigre festin aujourd’hui pour les yeux... 

C’est à l’heure du débriefing des Gaulois que la bête noire ouvra le bal en fin de crépuscule par son chant criard aussi agréable que celui d’une « curaillotte" en pleine jouissance.
Après le troisième chapelet récité en cœur dans la chapelle du monastère d’Albret elles firent leurs premières promenades au soleil.
Promenades éphémères comme leurs passages sur la Tucole, rapides comme Luky Luke et ses joyeux lurons…. pardon, ses Très bons lurons…..
Mais le calme plat envahit rapidement le domaine de Casamont pour ne laisser place qu’au ronflement sourd de la bête de fer avaleuse d’épis d’or pour laisser place à de spacieux garde manger.
Que nous réserve demain? c’est le tout puissant puissant qui en décidera et seuls ses proches en connaissent le secret. Quant à Père Jojo, son fidèle serviteur au quotidien, connaissant le secret, à sans aucun doute repassé sa soutane des grandes cérémonies pour célébrer la grand messe avec ces belles. La messe sera dite dans les jours à venir….