Le bas clergé est dans l’incertitude, Père Jojo et son bon sacristain ont ils terminé leur pèlerinage automnal dans leur lieu sacré pour rejoindre Claire leur fille ou bien sont ils reclus dans un monastère à prier pour des jours meilleurs…. Sa fine plume et ses textes poétiques manquent aux lecteurs…
Devons-nous nous aussi les rejoindre pour une dernière messe avant la fermeture annuelle. Le nouveau rush de cette matinale nous fait méditer. Elles jouent avec nous comme nous jouons avec elles…. Aux douze coups de midi, fin de la partie, le rideau s’est refermé. Repas familial à la Tucole avant une partie de pèche dans les arbres pour récupérer quelques oiseaux… 

Les grues roulaient encore dans l’obscurité, en criant aux dessus de nos têtes, en route pour rallier leur destination ensoleillée. C’est là que notre vieux sage prononça ces mots « aujourd’hui sera une grande journée ». Nous ne pouvions que sourire, voilà que maintenant il se prend pour un devin…. Mais le vieux sage avait t’il eut une apparition dans un rêve cette nuit, où avait-il reçu un message de ces flamands gris…. Le soleil n’éclairait pas encore les cimes du tonton d’Amérique que le ciel laissait place à un défilé incessant de ces oiseaux bleus venant nous rendre de nombreuses visites… Le vieux sage avait raison, quelle belle journée… 

A l’heure où le camion déboulait rue de la Tucole, l’astre brillant dans la nuit éclairait déjà les derniers nés de la couvée…. Le temps de les mettre en couveuse et de positionner nos troupes aux aguets, que notre tabernacle était recouvert d’une chape gris ciment. Saint Hubert semblait nous punir, et nous priver une fois de plus du grand spectacle tant espéré. Au douze coups de midi, les premiers rayons reflétaient sur nos godets remplis… Saint Hubert nous tendait il la main… Belles mais rares, elles venaient se livrer comme offrandes sur nos cimes et repartaient comme par magie sans s’en apercevoir…. Quel spectacle…. Mais nous nous sommes repentis…
Que Saint Hubert nous protège de cette chape grisatre et nous apporte le bleu du ciel et de ces oiseaux objets de toutes les tentations. 

Heure du paseo ce matin reculée pour cause d’intempérie. Nos invités afficionados étaient pourtant présent pour vivre un grand moment…. La première sortie dans la poêle mettait nos papilles gustatives en érection, mais après plusieurs brassages, les têtes noires enrobées de jaune ont fini bronzées…. Le temps s’assombrissait et la piste s’arrosée abondamment avec de l’Oscar de Marcos… Et puis des médaillons de 3 centimètres d’épais entourés et ficelés pour pas s’échapper se firent saisir au milieu du ruedo. Avec tout cela des cultivars multicolores à l’aceite de oliva. Nous avons clôturé avec un bronzé bien noir… et son liquide épais et sucré. Pour prévenir des caries, bain de bouche aux formules antiseptiques, et purifiantes de Jean Cavé pour toute la cuadrilla… 15h30 fin de la course, les prix seront remis plus tard... 

Chers lecteurs, j’entends dans les branches que vous réclamait avec impatience un nouvel épisode… Celui d’hier…
La journée commença par l’infraction d’une escadrille bleue qui volait sans les codes pendant que les hiboux et les chouettes criaient encore dans la pénombre. C’est notre roucouleur de service qui prenait la suite dès les premières lueurs du jour, mais qui toutefois semblerait avoir un problème de volume…
Et c’était reparti pour un nouveau défilé, les balais autour et sur nos feuillus. Certains se rappellerons que le sentier était couleur bleu gris sur toutes ses extrémités…. Un seul coup de ficelle, comme un coup de baguette magique, et voilà de nouveau le quercus reprendre sa couleur verte foncée…. Les sanctions sont en suspend…
Rappel de l’article 121.1 du bois de Casamont : « Il est strictement interdit de tirer une palombe seule lorsque son voisin pose une volée entière. Celui-ci sera redevable d’une amende pouvant aller d’un nectar pétillant à bien plus s’il y a récidive ».
Fin du défilé juste avant d’engloutir la potion magique du druide…
Quant à aujourd’hui, le service maintenance inversa les fils…. Fumée blanche…. Plus de crépitement sur 98.8, …. Et rien à signaler à milles lieux à la ronde.
Le jour de tous les Saints nous ne pouvons qu’avoir une pensée pour nos anciens Tucoliens qui doivent raconter à leurs anges ces mille et une histoires qui nous font toujours sourire…. « A la pointe ! …. » 

Par toutatis, seuls quelques cirrus envahissaient le ciel d’un bleu azur où le soleil allait pointer le bout de son nez coté village gaulois. Obélix aurait dit : « Hum, ça sent bon le romain par ici… » et s’il avait vécu dans ce lieu, il aurait sûrement dit : « Hum, ça sent bon ce matin, combien de petites bleues je vais me mettre dans ma musette »….. Et non, ce n’étaient pas les armées de César qui se déployaient en masse mais ces oiseaux bleus qui nous faisaient languir depuis quelques lunes… C’était surement des vols de reconnaissances sur notre tabernacle, avec de nombreuses visites sur nos chênes…. Des escadrilles entières…. Qui descendaient en formation serrée… Abraracourcix, le chef du village, lui, devait tourner en rond…..
Bref, il n’y avait plus qu’un dé à coudre de potion magique à midi pour réchauffer les tuyauteries internes… Demain il faut que le druide porte une marmite de cette potion pour en ingurgité la dose nécessaire….
Et puis, dans l’après midi, arriva cet autour avec l’envergure d’un aigle royal qui attaqua lâchement par dessous notre éclaireur du château des pins. Cela fini par une escalade dans les sommets feuillus pour sauver le soldat valeureux accroché par sa longe et entortillé sur la paroi verticale coté nord. Pendant ce temps, le ballet continué…. Par toutatis, pourvu qu’il y ait autant de garnisons Romaine demain à se mettre sous la dent…. 

La procession commença hier après midi ou un défilé de voitures s’accumulaient sur les hauts de Casamont. Après avoir croisé le vicaire qui faisait la circulation au carrefour du Domaine de Lacassagne, nous pensions qu’il allait donner une messe pour les pauvres du bois….au monastère… Mais nous nous sommes fourvoyé, tous ces pseudos pratiquants n’étaient là que pour nous priver de ces mets succulents couleur père Ambroise…. Pas besoin de leur fournir une tenue fluo...Ils se déplaçaient comme une horde de sanglier, en criant plus fort que tous les gaies réunis du secteur. Ils couvraient les coups de marteaux piqueur du Pic qui se gave de larves d'insectes xylophages.
Le spectacle n’était malheureusement pas dans le ciel aujourd’hui…
Demain, nous devons laisser l’ancien tout seul observer cette nouvelle bête blanche qui est venue nous rendre visite… Est ce un félin ou un mustélidé ? 

Étymologiquement, la foi est le fait d'avoir confiance en quelque chose…. Aujourd’hui, il fallait avoir la foi pour rester sous ce gris désespoir.
A moins que ce soit une sorte de folie douce, un dérangement de l’esprit, ou une forme de maladie mentale, sans désordre grave, mais caractérisé par le besoin de revenir tous les jours regarder le ciel dans l’espoir de voir ces oiseaux bleus mystérieux idolâtrés.
Peut être aurions nous dû suivre l’ancien au paseo de midi à la ganadéria locale….
Bref, même pas assez d’éclairage sous les arbres avant le début d’après midi pour aller dénicher quelques savoureux bérets noir….
L’espoir c’est toutefois envolé dans ce ciel lumineux et à disparu au milieu des quelques escadrilles qui cherchaient dortoirs et restaurants…
Il reviendra vendredi.... 

Le soleil avait décidé de contrarier les prévisions du cousin Louis et de ses homologues qui pensent détenir la science exacte sur les couches nuageuses qui surplombent nos deux départements limitrophes . Le jour allait il se lever ? Le silence régnait sur notre tabernacle et ses environs, recouvert d’un gris couleur déprime… Aussi opaque que la fumée d’un conduit de cheminée qui attend le ramoneur…. Le temps semblait s’arrêter et se mettre au tempo de nos oiseaux bleus. Les quelques rayons lumineux du soir qui retardaient notre départ, furent suivis un mouvement furtif dans le ciel couleur espoir du lendemain.
Le domaine voisin du marquis, quant à lui, a subi hier dans la nuit les assauts d’une race d’individus nuisible qui saccagèrent leur dortoir à volants….
Que père Jojo ne leur pardonne pas, et qu’ils soient punis pour leur acte malveillant. 

Hier, treize octobre, une chaleur étouffante, vont elles démarrer ? La migration ne semble pas vouloir s’accélérer, mais celles qui passent, volent en rase motte et à vitesse mach.2 pour éviter tous les radars…
L’exactitude du premier comptage ressemble étrangement à celle de notre petite prestation…. Sans précision…
15h12, la cabine téléphonique de l’ancien hurle de ses 120 décibels…un numéro masqué…. Notre vicaire, pardon, notre curé… au bord du gouffre…. N’avait-il pas forcé sur le vin de messe à midi pour voir des oiseaux bleus passer sous les branches…. Nous lui précisons que pour les prochaines consultations en psychologie nous ferons payer, en liquide bien sûr…
Aujourd’hui, quatorze octobre, contrairement à la marche rose, la marche de bleue ne rassemble pas grand nombre d’oiseaux…, Ils se faufilent dans les gorges pour nous surprendre un quart de seconde et disparaissent sans même nous donner une lueur d’espoir….
Pressées de nous éviter et de partir avant que la pluie ne leur mouille les ailes.
Après la messe et avant le vin d’après messe, soit 11h48, la cabine nous reperce les tympans… notre curé est il en train de se convertir chroniqueur ou compteur pour la bois de Casamont….