Rapport de baguage 2005
Reprises sur les autres espèces
Fig. 16 : Cartographie des reprises supérieures à 50km de P. colombins bagués poussins. Le site de capture figure en noir, celui de reprise en blanc. |
Grâce à l’augmentation des effectifs de P. colombins bagués, on observe un accroissement sensible du nombre de reprises. Comme chez le ramier, les reprises dans un rayon inférieur à 10 km ne privilégient pas d’axe particulier. Les 3 premières reprises à longue distance suggèrent là aussi un axe de dispersion orienté vers le sud-ouest Fig. 16). En revanche, dans ces 1ères reprises, on obtient déjà une reprise en Pays de Loire, secteur totalement vierge dans le cas du pigeon ramier en ce qui concerne les reprises à longue distance. Pour mémoire, au cours de l’hiver 2005-2006, il a été mentionné un hivernage très important de P. colombins sur le littoral atlantique, depuis la Charente Maritime jusqu’en Bretagne.
Malgré un grand nombre de nouvelles reprises pour la T. turque, nous n’obtenons aucune nouvelle reprise à longue distance, la plus importante atteignant 17 km dans le nouveau jeu de données. Les axes de dispersion restent également très diversifiés.
Chez la T. des bois, les contrôles d’adultes et les reprises d’oiseaux fin août-début septembre confirment le caractère philopatrique de cette espèce que nous avions commencé à évoquer l’année dernière. Ces données sont issues essentiellement des captures réalisées en Vendée et en Charente Maritime, mais commencent également à être obtenues à partir des stations de capture « opportunistes » dans le nord de la France. Les reprises au cours de la migration post-nuptiale (2 nouvelles données) s’inscrivent toujours dans un couloir s’orientant vers le Sud-Ouest de la péninsule ibérique (Fig. 17). Signalons une reprise en migration pré-nuptiale (mai) en Gironde d’un oiseau bagué en Vendée….
Fig. 17 : Cartographie des reprises supérieures à 50km de T. des bois. (adultes & poussins). Le site de capture figure en noir, celui de reprise en blanc. |
A partir des captures et contrôles de T. des bois adultes obtenus sur la station de l’île d’Oléron entre 1998 et 2004, il a été possible de faire une 1ère estimation de la survie annuelle des adultes. Rappelons qu’à ce jour, aucune estimation de survie n’est disponible en Europe pour cette espèce. Au delà de l’estimation de la survie adulte annuelle, nous avons essayé d’identifier les facteurs pouvant expliquer la variation de ces taux de survie au cours de cette période. Les facteurs abordés étaient (1) l’ouverture plus précoce de la chasse à la T. des bois dans l’île d’Oléron à partir de 2000, (2) la pluviométrie sur les zones d’hivernage en Afrique de l’ouest (Mali & Sénégal), (3) la disponibilité en graines de petite taille (sorgho et millet), couramment consommées par les T. des bois, sur la même zone d’hivernage.
Les premiers résultats suggèrent (1) une variation inter-annuelle importante de la survie adulte, entre 25 et 80% et (2) parmi tous les facteurs testés, la disponibilité en graines sur les zones serait le plus influent sur la survie annuelle, une année à forte disponibilité correspondant à des taux de survie plus élevés. Ces résultats font l’objet d’un article qui sera soumis pour publication prochainement.