Rapport de baguage 2004
Taux de reprise
Fig. 12 : variation annuelle (en effectifs cumulés) du taux de reprise chez le P. ramier. Ces données ne concernent que les reprises hors nid. |
Les nouvelles données obtenues ont permis de recalculer les taux de reprises et d'observer leur progression par rapport au bilan précédent. La figure ci-dessous (Fig. 12) illustre l'évolution du taux de reprise chez le P. ramier pour chaque cohorte de baguage.
Le taux maximal de reprise atteint maintenant 6.2% (contre 5.9% en 2003). Rappelons que dans une étude de type capture-reprise, un tel taux peut être qualifié d'élevé, particulièrement quand il repose quasi uniquement sur du baguage de poussins. En effet, chez ces derniers, la mortalité liée à la prédation « naturelle » est classiquement plus importante que chez les adultes, or la probabilité de retrouver la bague dans ces circonstances est plus faible que lorsque l'oiseau est tué à la chasse.
Pour les oiseaux bagués en 2000, le taux de reprise « plafonne » depuis 2002, ce qui suggère que l'on a atteint le taux maximum de reprise pour cette cohorte ; une augmentation apparaît encore possible pour les cohortes suivantes puisque on n'atteint toujours pas de plateau. Il semble toutefois que la progression du taux de reprise soit plus lente pour les cohortes baguées en 2002 et 2003. On peut supposer que l'élargissement du programme de baguage à la totalité du territoire provoque un tassement de ce taux ; en effet, à l'origine le programme a démarré dans l'Ouest du pays, zone où la pression de chasse envers les colombidés est plus développée que sur la moitié Est du territoire. Plus récemment, le baguage s'est développé dans des régions où la pression de chasse sur le pigeon n'est pas aussi importante. On a alors simultanément une augmentation du nombre d'oiseaux bagués mais une diminution de la probabilité de reprise de ceux-ci. Une analyse par région permettrait probablement de mettre en évidence des disparités des taux de reprise.
Parmi les autres espèces, seule la T. turque commence à fournir suffisamment de données pour calculer un taux de reprise. Celui-ci est illustré dans la figure suivante (Fig. 13).
Fig. 13 : variation annuelle (en effectifs cumulés) du taux de reprise chez la T. turque. Ces données ne concernent que les reprises hors nid. |
Les taux de reprise sont ici nettement plus « modestes », avec une valeur maximale de 3.7% obtenue en 2004, pour la cohorte baguée en 2002. Les valeurs très élevées obtenues dès la 1 ère année pour cette cohorte sont la conséquence des études de télémétrie réalisées cette année là : en effet les oiseaux équipés d'émetteurs morts dans leur 1 ère année étaient systématiquement retrouvés, d'où ce taux élevé de reprise…
Il est clair cependant que l'obtention d'un jeu de données suffisamment important pour mener à bien des analyses de survie chez la T. turque demandera du temps, en raison de ce faible taux de reprise. Celui-ci résulte probablement de la conjonction de plusieurs facteurs : un intérêt cynégétique encore faible, une fréquentation privilégiée des zones urbanisées peu accessibles à la chasse, et un taux de retour des bagues probablement faible (culpabilité des chasseurs ?)