Rapport de baguage 2004
Reprise sur les autres espèces
Reprise sur les autres espèces
Fig. 21 & 22 : cartographie des reprises supérieures à 50 km de P. colombins (en haut) & T. turques (en bas) baguées poussins. Le site de capture figure en noir, celui de reprise en blanc. | |
|
Bien que le jeu de données relatives aux reprises augmente sensiblement, il est encore insuffisant pour développer ne serait-ce que la même approche que celle développée pour le P. ramier. Nous nous limiterons donc ici à la présentation des faits les plus marquants assortis de quelques remarques annexes.
La carte ci-contre présente les reprises de P. colombins distantes de plus de 50 km (Fig. 21). Aucune donnée n'excède 80 km de distance. Il est à noter qu'en 2004 a été contrôlé un oiseau reproducteur bagué poussin en 2002, sur les lieux même de sa naissance.
Le nombre de sites où la baguage de P. colombin est possible continue à se développer et on est en droit d'espérer que le nombre de reprises va augmenter sensiblement ces prochaines années.
La carte suivante présente les mêmes données pour la T. turque (Fig. 22) ; comme nous l'avons dit plus haut, les reprises à longue distance sont très minoritaires chez cette espèce. Les 3 données présentées donnent l'impression d'une dispersion privilégiant l'axe Ouest, Nord-Ouest. Si cela se confirmait, on retrouverait un schéma de dispersion similaire à celui décrit sur la même espèce en Grande-Bretagne où les grandes dispersions se font surtout vers l'Ouest. Peut-être sous-estimons nous encore ce phénomène à cause du faible taux de reprise, car parallèlement chaque année, des T. turques baguées en Belgique sont reprises depuis le Nord de la France jusque dans l'Yonne !
Fig. 23 : cartographie des reprises supérieures à 50 km de T. des bois (adultes & poussins). Le site de capture figure en noir, celui de reprise en blanc. |
|
La dernière carte (Fig. 23) illustre les reprises à longue distance chez la T. des bois (adultes et poussins). Les reprises à longue distance concernent toutes des oiseaux en phase de migration post-nuptiale, reprises qui s'étalent des Pays Basques au sud du Portugal. Bien que les lignes droites contiennent une grosse part d'arbitraire, l'ensemble des données semble bien confirmer, sous l'hypothèse que la pression de chasse envers cette espèce est assez homogène sur la péninsule ibérique, que la T. des bois passera d'Europe en Afrique préférentiellement par le l'extrême sud-ouest du Portugal que par le détroit de Gibraltar. Cette espèce semble donc moins « rétive » à franchir un large bras de mer que le P. ramier.
Pour la 1 ère fois, nous avons re-capturé en 2004, en fin de période de reproduction, 2 T. des bois baguées poussins respectivement en 2002 et 2003. Dans les 2 cas, la distance de dispersion était de 5 et 6.6 km par rapport au lieu de baguage (donc de naissance). Dans la mesure où en août les oiseaux commencent à se rassembler avant de migrer, ces 2 individus s'étaient peut-être déjà éloignés de leur site de reproduction. Il n'est donc pas déraisonnable de penser que là aussi cette espèce doit faire preuve d'une assez forte philopatrie.