Répartition du baguage par habitat
 

On ne note pas de changement marqué dans la répartition des nids suivis en fonction du type d'habitat. Pour le P. ramier, l'habitat urbain reste le plus prospecté par les bagueurs (52%) suivi par les bosquets (21.6%), à quasi égalité avec les zones agricoles (22.9%). Les grands massifs fournissent toujours très peu de données. Chez le P. colombin, l'apparition de nouveaux sites de suivis ne modifie pas non plus la typologie des nids trouvés, avec 44.9% des nids en zone agricole et 47.3% en zone urbaine. En zone agricole, près de 48% des nids sont trouvés sur des supports artificiels (blockhaus, ruines…). Seulement 5% des nids de T. turque ont été trouvés en dehors des zones urbaines. En milieu non urbanisé, les nids reposent sur des supports artificiels dans 23% des cas, contre 70% en milieu urbanisé. Conséquence logique de l'utilisation majoritaire de supports artificiels, très peu de nids de T. turque sont cachés dans des lianes (5%). La typologie est inchangée également pour la T. des bois, suivie essentiellement en bois-bosquet et zone agricole. Dans le 1 er cas, elle privilégie les zones de lisière, dans le second les linéaires avec présence d'arbuste .

Succès de la reproduction

Il faut rappeler ici qu'une mesure fiable du succès de reproduction dépend du respect d'un nombre de conditions fondamentales. La première d'entre elles est que, quel que soit le devenir d'une tentative de reproduction (réussite ou échec), elle aura, une fois repérée, la même probabilité d'être suivie et retournée vers la base de donnée. En d'autre terme, tout biais en faveur de nid avec du baguage, induit inévitablement une surestimation du succès reproducteur. Lorsque ce biais a été constaté pendant la saisie des fiches, en accord avec l'agent concerné, le « lot » de fiche concerné est retiré du calcul du succès reproducteur. Ceci a abouti au retrait de seulement 1.3% des fiches saisies.

Les nids doivent également être également suivis avec une fréquence de contrôle suffisamment élevée (convenable : 1 fois par semaine, optimale : 1 fois tous les 5 jours) pour éviter toute incertitude dans le diagnostique du destin de la tentative de reproduction. Lors de la saisie des fiches, 8.3% d'entre elles ont été rejetées car ne répondant pas à ces critères. Il faut rappeler enfin que dans le cas où les poussins ont été bagués, la tentative est considérée comme réussie non pas le jour du baguage mais au jour où l'on constate que les jeunes ont pu s'éloigner du nid, ne serait-ce même que de quelques dizaines de centimètres (c'est pourquoi on parle de départ plutôt que d'envol). Au sein des fiches avec baguage, le taux de suivi (pourcentage de nids suivis jusqu'au départ des poussins) continue à s'améliorer chaque année puisque que l'on atteint maintenant 72 % pour le P. ramier (+ 7% par rapport à 2003), 41% pour le P. colombin (+ 4%), 76%pour la T. turque (-4%), et 80% pour la T. des bois (-2%). Le chiffre plus faible du P. colombin résulte de sa nidification cavernicole et du télescopage fréquent entre deux reproductions successives ; très souvent les bagueurs préfèrent ne pas contrôler les poussins bagués au nid, afin de ne pas compromettre la ponte suivante. Précisons que dans le meilleur cas et pour toutes les espèces, le taux de suivi n'atteindra jamais 100% puisque dans certaines circonstances, il est impossible de donner avec certitude une date d'envol (par exemple lorsque l'un des 2 poussins bagués au sein d'une nichée meurt sans que l'on soit capable de déterminer l'identité de celui-ci). Comme lors des rapports précédents, on assimilera les nichées baguées sans suivi post-baguage à des reproductions réussies.