Rapport de baguage 2003

publié le Samedi 20 Mars 2004

Variations saisonnières du succès de la reproduction

publié le Vendredi 20 Août 2004

Le profil saisonnier du succès reproducteur mensuel du P. ramier reste très similaire entre 2002 et 2003, hormis un léger aplanissement lors des 3 derniers mois ; la comparaison inter-annuelle des valeurs régionales de donne pas de différence significative.

Le profil 2003 du P. colombin apparaît plus « plat » et constant qu'en 2002. On ne distingue pas non plus de « pattern » particulier chez la T. turque, où cependant les variations du succès reproducteur d'un mois à l'autre sont plus marquées qu'en 2003. Le mois d'août obtient le meilleur succès sur l'ensemble de la saison. Seule la T. des bois offre un profil différent en 2003, avec une disparition du pic de succès reproducteur en juillet que l'on observait en 2002 mais également en 2001 et le maintien de ce succès autour de 50% tout au long de la saison. Le faible succès du mois de juillet n'est pas lié à une région particulière, mais réparti largement sur le territoire. Il a affecté essentiellement des T. des bois en phase d'incubation. La chute prématurée des feuilles sur les sureaux et les prunelliers observée dès fin juillet dans des départements comme l'Aisne ne semble pas avoir induit d'augmentation du taux d'échec.

Figure 6 : Variations mensuelles des températures et des hauteurs de précipitations régionales au cours des années 2002 et 2003. Les valeurs illustrées sont les moyennes ± l'erreur standard. Les régions considérées sont, le Nord, la Picardie , la Haute et Basse Normandie, la Bretagne , l'Ile de France, le Centre, la Champagne – Ardennes, le Poitou – Charente, les Pays de Loire.

N'oublions pas que le P. ramier niche également sur le pourtour méditerranéen ou en Europe centrale, où les températures estivales peuvent fréquemment être très élevées. La T. turque est originaire du proche orient, et la T. des bois passe l'hiver en zone sahélienne ! Enfin, le P. colombin, cavernicole, reste protégé de ces aléas météorologiques.

Figure 7 : succès reproducteur en 2003 (en %) par région, les reproductions réussies figurent en blanc, les échecs pendant la couvaison en noir, les échecs pendant l'élevage en gris clair, ceux à un stade inconnu en gris foncé

La figure n°7 présente le succès reproducteur régional pour les 4 espèces étudiées. Quelle que soit l'espèce, on ne voit pas apparaître de gradient « géographique » dans le succès reproducteur. Le P. ramier présente un succès globalement homogène, seule une tendance à plus forte proportion d'échec sur œuf dans le nord-est par rapport au sud semble se dégager. En revanche, les résultats sont très hétérogènes entre régions chez le P. colombin. Le succès est également homogène sur l'ensemble du territoire chez la T. turque et une plus forte proportion d'échec sur oeuf apparaît au sein des régions Poitou – Charentes, et Auvergne – Limousin. Enfin la T. des bois présente le plus forts contrastes régionaux parmi les 4 espèces, avec un taux d'échec plus élevé en région Centre et un succès globalement meilleur dans le nord de la France.

Nous avons regardé plus avant les relations entre conditions météorologiques et succès de la reproduction chez le P ramier pour lequel nous disposons du plus grand nombre de données et ce sur une large zone géographique. Nous avons utilisé des données librement accessibles sur le site Internet de Météo - France : les températures moyennes mensuelles et les hauteurs de précipitation mensuelles. A partir de ces valeurs, nous avons estimé une valeur moyenne régionale mensuelle, de mars à septembre, pour 2002 et 2003.

Sur l'ensemble de l'année (2002 ou 2003), il existe une corrélation positive entre la température mensuelle et le succès reproducteur à l'échelle régionale : c'est à dire plus il fait chaud dans une région donnée, meilleur est le succès reproducteur sur la même unité géographique. Cette relation est forcément attendue dans la mesure où ces 2 variables évoluent dans le même sens au cours de l'année ; cependant cela pourrait être le résultat d'une seule coïncidence et non une relation de cause à effet. Pour affiner ce point la même relation a été testée mois par mois, afin de s'affranchir de tout effet saisonnier dans les 2 variables. En 2002, on obtient une relation positive uniquement au mois de juin. En 2003 cette relation s'observe en mai, juin, juillet et septembre mais pas août. Le succès reproducteur un mois donné semble donc bien influencé par la température.

En revanche, rien n'apparaît avec les précipitations (on s'attendrait à une relation négative), quelque soit l'angle d'approche : il est possible que la hauteur totale mensuelle des précipitations ne soit pas le paramètre le plus pertinent à utiliser dans cette optique, peut-être une valeur moyenne serait-elle plus indiquée…