Rapport de baguage 2003
Distribution géographique des reprises
Distribution géographique des reprises
La distribution des reprises par classes de distance reste similaire par rapport à l'année précédente, avec 75.4% des reprises dans un rayon inférieur ou égal à 10 km du lieu de naissance, 19.7% entre 10 et 100 km et 4.9% à plus de 100 km . Le temps moyen de port de bague s'établit à 176 jours. La distance maximale de dispersion a atteint 671 km !
L'examen visuel des nouvelles données permet d'entrevoir un début de « pattern » quant aux tendances migratoires ou pas de nos populations nicheuses (Fig. 14). Comme nous l'avons dit auparavant, la grande majorité des reprises, quelle que soit la région, se situent dans un très faible rayon. En revanche, la proportion de reprises à longue distance (> 10km) augmente sensiblement lorsque l'on considère uniquement les reprises d'oiseaux bagués dans le nord-est de la France , et toujours selon un axe nord-est vers sud-ouest. L'un des objectifs premier de ce programme était de savoir si tous nos « nicheurs » sont sédentaires ou pas : ces résultats, même préliminaires, suggèrent que les oiseaux du nord-est dispersent plus loin que ceux issus de régions plus occidentales ou méridionales. On retrouverait à l'échelle nationale la tendance migratoire observée à l'échelle européenne : plus les oiseaux se reproduisent vers le nord-est plus ils iront vers le sud-ouest en hiver. Bien entendu il manque des points importants pour conclure à une réelle migration : pour l'instant ces reprises ne concernent que des juvéniles, nous n'avons pas encore de reprise dans les mêmes conditions d'oiseaux adultes, qui permettrait d'affirmer que ces longues dispersions sont le fait de l'ensemble de la population et non d'une seule classe d'âge. Cependant, sur les 13 distances supérieures à 100 km , 6 concernent des oiseaux prélevés en pleine période de migration (de fin septembre à début novembre). Les informations fournies par les chasseurs indiquent qu'au moins 2 de ces oiseaux se trouvaient dans des groupes en vol typique migratoire…
Figure 14 : cartographie des reprises supérieures à 50 km de P. ramier bagués poussins. Le site de capture figure en noir, celui de reprise en blanc. |
Un autre point spectaculaire concerne les oiseaux urbains : là encore la plupart des reprises se font en périphérie des lieux de naissance urbains. Ainsi sur les quelques 300 poussins bagués dans paris, les 2 ou 3 repris l’ont été dans un rayon de 20 km. Pourtant pour la première fois 2 oiseaux nés en plein cœur d’une grande agglomération ont été repris à des distances respectables, et toujours selon un axe sud, sud-ouest. L’un, bagué dans Châteauroux a parcouru 200 km, l’autre né à Rouen a été tué 560 km plus loin ! Les oiseaux urbains ne seraient donc pas systématiquement casanier….
A titre anecdotique, 2 poussins issus de la même nichée dans l'Aisne ont été repris l'un 102 jours plus tard en gironde, l'autre 170 jours après dans les Yvelines ! notre hypothèse de dispersion en groupe des oiseaux d'une zone donnée, suggérée l'année dernière (voir rapport précédent) est donc à prendre avec un certain recul.
Signalons enfin le contrôle d'un oiseau bagué poussin dans Rouen et revu un an plus tard adulte reproducteur quasiment au même endroit.
Relation entre dispersion et port de bague
La figure ci-dessous (Fig.15) illustre la relation entre le temps de port de bague et la distance entre le site de baguage (ou de naissance) et le site de reprise.
Figure 15 : relation entre le temps de port de bague et la distance baguage – reprise chez les P. ramiers bagués au nid. Les données concernent l'ensemble des reprises obtenues depuis 1999. |
Cette figure reprend celle de 2002 et confirme les mêmes mécanismes : à savoir que les distances maximales de reprise sont obtenues dans la 1 ère année suivant le départ du nid. Un seul oiseau atteint presque 100 km au delà de la 1 ère année. Le seul changement concerne la plus grande amplitude de la dispersion au cours de la 1 ère année.