Lekerly ma vie en bleue
Les travaux de finissions
Temps superbe pour ce 26 septembre. La météo prévoit trois jours identiques à venir sur tout le département des Landes. Donc tout va bien pour nos paloumayres.
Nos quatre compères se retrouvent dès 8 heures à Capu pour terminer ce qu’ils appellent les « travaux de finitions ».
Franpa et Dédé sont chargés de vérifier tout le bon fonctionnement des ficelles de commandes des appeaux. Ils changent celles qui leur semblent trop usées et ils dégagent les obstacles que la nature a mis en place au printemps dernier, notamment les jeunes branchages.
Patrick s’est attaqué au travail de coupe des lauriers. A certains endroits ça déborde de partout. Comme pour les haies qui bordent son habitation, il faut les couper pour leur donner la meilleure forme possible. Depuis maintenant plus de dix ans, il y en a de plus en plus. Chaque année, on en plante de nouveaux. Franpa espère les voir un jour constituer de véritables tunnels.
Francis, lui a amené sa débroussailleuse maison. Un engin rafistolé par ses soins qui lui permet de bien nettoyer tous les couloirs extérieurs qui longent les
arbres où il y a des appeaux. Il adore ce travail. Un travail où tu vois très rapidement le résultat obtenu. Et quand il met en route sa machine, on ne l’arrête plus.
Ce jour-là, il continue son travail par l’assainissement de tous les abords du chemin caillassé qui permet d’arriver jusqu’à la chasse. Le grand rectangle qui sert de zone parking pour les voitures des invités, subit lui aussi le même sort.
Comme dit Dédé, il a la « coupaire ». Et le résultat est impressionnant.
Une fois le travail des ficelles terminé, Franpa vérifie et nettoie tous les trous de tir que l’on rencontre dans les tunnels. Il décide aussi d’en créer deux nouveaux au niveau du couloir d’entrée. Les trous de tir permettent aux chasseurs quand ils posent un vol de visualiser les palombes sans se faire voir.
De son côté Dédé consolide la zone repas palombe qui se situe à côté de la volière de nuit. Elle sert de refuge aux appeaux pendant la saison de chasse.
Cette rampe lui permet de poser les palombes avant leur repas quotidien et elle commence à bien vieillir. Il faut la changer à titre de sécurité. Il fait le nécessaire et ne peut s’empêcher de sourire en voyant que Patrick a aussi identifié cette zone en la dénommant « pote » comme s’il s’agit d’un appeau.
C’est ici que tous les soirs de la saison, Franpa et Dédé gavent leurs palombes. Si pendant très longtemps ce gavage s’effectuait de « bouche à bec », depuis une bonne quinzaine d’années, il s’effectue à l’aide de seringues.
Tout ce travail doit être fait avant le début de la chasse qui arrive à grands pas.
Parce qu’en octobre, on ne travaille plus, on chasse !!!
Sur les coups de 10 h 30, le petit break repos est obligatoire. La glacière est là avec ses bouteilles de coca, d’eau et de jus d’orange.
Lors de la pause, Patrick propose que l’on coupe un jeune pin qui pousse à soixante-dix degrés et qui bouche un peu l’horizon sur la droite du poste de commande. La proposition est acceptée et quinze minutes plus tard Francis sort sa tronçonneuse et le petit arbre se retrouve à terre. Ils le débitent et stockent le bois. En 30 minutes le résultat est au top. Ils ont bien dégagé la vision sur cette zone. Cette année, l’arrivée des vols plein « Est » ne devrait plus les surprendre. Et l’anémomètre est donc plus visible.
Le clocher de Poudenx sonne les douze coups de midi et annonce la fin de la matinée et tous se retrouvent à la cabane pour le traditionnel apéro.
Ce son de cloche est l’une des habitudes de Capu. Dans certaines palombières le dicton « A moins le quart c’est l’heure du Ricard » est habituel. Sans savoir bien sûr de quelle heure il s’agit. Mais ce n’est pas le cas ici.
Sauf journée « invités », on s’interdit de boire un seul verre d’alcool avant le feu vert du clocher de Poudenx. Et même pour l’apéritif on n’en prend souvent qu’un. Franpa a émis cette idée, qui a été acceptée par tous. On ne connaît que trop bien les dégâts que peut entraîner l’alcool. Et dans une chasse il y a des fusils.
Le consommer avec modération est de mise à Capu.